Au commencement était la Thériaque….
 
 UN PEU D’HISTOIRE….
 
La Thériaque est un contrepoison hérité de l’Antiquité, époque où l’on passait son temps à
empoisonner son entourage, conjoints, enfants, frères et sœurs, vrais ennemis et faux amis,
essentiellement pour des questions d’argent ou de pouvoir.
 
En ces temps anciens, Mithridate, l’ennemi juré de Rome (132-63 av. J.-C.) avait acquis une grande
expérience dans l’art de se prémunir des différents poisons usuels.
L’histoire nous raconte qu’Il aurait élaboré une panacée en ce sens, si efficace que lorsqu’il décide
d’en finir parce qu’il soupçonne son propre fils, monté sur le trône suite à une insurrection soutenue
par l’armée, de vouloir le livrer aux Romains, il n’y parvient pas !
 
Pompée aurait ramené le secret du contrepoison à Rome, où Andromaque, le médecin de Néron,
s’en inspirera quelques années plus tard, pour donner naissance à cette fameuse Thériaque,
composée initialement de près de 64 ingrédients végétaux, minéraux et animaux, comme le poivre,
la gentiane et la myrrhe, mais aussi de la chair de vipère séchée, de l’opopanax ou encore du bitume
de Judée !
 
La préoccupation de Paracelse l’alchimiste
 
Selon les sources, l’élixir de longue vie remonterait à l’Égypte antique, voire à Babylone.
Régulièrement revue et corrigée, la recette se serait frayé un chemin dans les dédales de l’histoire
jusqu’au Moyen Âge, où elle rencontre une autre légende, le tonitruant Paracelse.
 
Paracelse, né Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim en 1493 à Einsiedeln (en
Suisse centrale) et mort le 24 septembre 1541 à Salzbourg (aujourd'hui en Autriche) est un
médecin, philosophe mais aussi théologien laïque suisse, d’expression allemande (de dialecte
alémanique).
 
Ce fut un médecin-chirurgien innovateur en thérapeutique, un philosophe de la nature concevant
les phénomènes naturels comme des processus (al)chimiques de transformation, un théoricien des
forces surnaturelles et un rebelle s'en prenant parfois avec virulence aux institutions et aux
traditions. Paracelse, philosophe, est un théoricien du Grand Tout, toujours animé par le désir de
pénétrer la nature profonde des choses, attiré aussi bien par la Nature que par le royaume de Dieu.
Sa pensée foisonnante, exubérante, est à l'image de l'homme rebelle, truculent, profondément
croyant, se pensant sur la fin de sa vie, comme le médecin-prophète du dernier âge  
 
Paradoxalement, sa philosophie de la nature d'inspiration chrétienne et alchimiste, centrée sur
Dieu, allait dans les siècles suivants, fournir un cadre intellectuel plus fructueux au développement
de la médecine chimique moderne que la philosophie de la nature, rationaliste et naturaliste de la
médecine galéniste, dominante à l'époque, mais qui était devenue dogmatique et sclérosée.
Toutefois le paradoxe n'est qu'apparent, car le système de pensée de Paracelse n'était pas à
prendre ou à laisser en totalité, seuls quelques éléments provenant de la pratique médicale
pouvaient être gardés.
 
Dans son œuvre immense, toute imprégnée de la magie naturelle propre à la Renaissance, se
trouvaient quelques idées fortes et innovantes qui semblent avoir impulsé (ou parfois seulement
préfiguré) les recherches ultérieures des médecins paracelsiens sur la voie d'une analyse
réductionniste des maladies, de l'extraction des principes actifs des substances, de l'usage interne
des médicaments chimiques ou des remèdes psychoactifs.
 
On peut aussi considérer que la pensée de Paracelse est le point de départ du long processus de
séparation de la chimie de l'alchimie. Les travaux de nombreux savants sur deux siècles et demi
permirent de se libérer des excès métaphysiques de Paracelse et en s'appuyant sur les expériences
de laboratoire d'aboutir à la révolution chimique de Lavoisier des années 1787-1789.
 
Connu pour sa théorie des signatures et sa passion pour l’alchimie, Paracelse (1493-1541) avait
aussi cette préoccupation d’une panacée universelle, qui serait également un gage de longévité.
S’inspirant des formules de Mithridate et d’Andromaque, il élabora sa propre recette composée de
43 plantes. Chiffre symbolique qui renvoie à sa réduction numérologique 4+3=7, le nombre
cabalistique de ce qui est parfait.
 
Une philosophie de la nature chrétienne, astrologique et alchimique
 
Au XVIe siècle, la philosophie de la nature n’est pas autonome. C'est particulièrement le cas chez
Paracelse dont la vision des phénomènes de la nature (physique, astronomique) est conçue incluse
dans la théologie. Dieu est au centre de sa vision du monde.
 
Sa vision du monde est en ça très différente de la philosophie naturelle d'Hippocrate et Galien, qui
reposait sur une forte exigence de rationalité et qui ne laissait aucune place aux divinités, au
surnaturel et aux forces secrètes magiques. Tout l'effort théorique de Paracelse va être de contrer
la médecine galénique rationaliste de l'Antiquité païenne en élaborant un fondement chrétien et
alchimique de la médecine.
 
La pensée de Paracelse est dominée par l’idée que le monde ne prend sens que par la notion de
salut par le Christ. L’homme possède une prédestination supérieure orientée vers le monde de la
résurrection, du « limbe éternel ».
 
Paracelse voyait l’homme comme un composé, à la fois céleste et terrestre. « Dieu après avoir créé
le grand monde [le macrocosme] a formé le petit monde [le microcosme]. L'homme est ce petit
monde qui contient toutes les qualités du grand monde. », nous dit-il dans La Grande Astronomie
L'interrelation entre les deux mondes se fait par l'intermédiaire d'émanations astrales  
 
L'homme possède donc à la fois un corps élémentaire, un corps sidéral et une partie divine.
 
En somme, Paracelse initie le tournant de la médecine galéniste vers la médecine moderne basée
sur la biochimie, en déstabilisant les édifices galénique et aristotélicien et en ouvrant la voie à la
physiologie expérimentale. Ce travail de sape de l'orthodoxie médicale scolastique fut aussi mené
par l'autre grande figure médicale du XVIe siècle, l'anatomiste André Vésale (1514-1564) qui osa
s'écarter du modèle anatomique galéniste en s'appuyant sur l'observation directe des corps
disséqués. La médecine moderne s'est ainsi construite en dénigrant complètement la « médecine
traditionnelle »  
 
Les propriétés de l’élixir du suédois étaient essentiellement ciblées sur le système digestif :
protection de l’estomac et du tube digestif et stimulation des sécrétions de la bile et du pancréas. En
même temps désinfectant, astringent, digestif, dépuratif et tonique, était-il de nature alchimique ?
En tout cas, l’élixir de Paracelse lui permit de soulager souvent au gré de ses pérégrinations,
contribuant ainsi à sa propre légende.
 
La recette diffusée par Maria Treben comprend des ingrédients végétaux (plantes médicinales), plus
une préparation préalable sous forme de poudre appelée Thériaque.
 
Le plus incroyable est que cette Thériaque traversera les âges, avec quelques modifications et de
nombreuses variantes, jusqu’au XIXème siècle, époque à laquelle elle finira par être retirée du Codex
Medicamentarius Parisiensis, sorte d’ancêtre du Vidal sur le savoir en pharmacopée et antidotes bien
avant l’ère du médicament de synthèse !
 
FORMULE DES THERIAQUES :
 
Les herboristes italiens, quant à eux, savaient parfaitement élaborer des thériaques à partir d’une
multitude d’herbes censées apporter force et longévité.
 
Il existe effectivement différentes formules de la thériaque :
 
Thériaque allemande :
Moi qui ai fait mes études de pharmacie à la faculté de Strasbourg, on parlait alors de la thériaque
"allemande" qui n'était constituée que de 6 drogues:
Une variété d'ARISTOLOCHIA
laurier baies
myrrhe
gentiane
genièvre
miel
 
Thériaque de ROBIN :
C’était une thériaque nettement minérale, qui n’a jamais été utilisée pour l'élixir du suédois:
Voici sa formulation couramment admise:
 
Chlorure de sodium 15 g
chlorure de potassium 10 g
phosphate de soude desséché 13 g
phosphate de potasse 6 g
glycérophosphate de chaux 1 g
glycérophophate de magnésie 1 g
sulfate de potasse 1 g
carbonate de fer 0,5 g
hémoglobine 2,5 g
glycérophosphate de fer 15 g
jaune d'œuf desséché 15 g
lactose 10 g
caséine 5 g
rhubarbe pulvérisée 4 g
sulfate de strychnine 0,05 g
methylarseniate disodique 1 g
 
L’hémoglobine (avec tous les problèmes liés au sang), la strychnine (poison mortel), l'arsenic (poison)
ne peuvent plus être utilisé aujourd'hui.
Jaune d’œuf, caséine et lactose ne sont guère intéressants aujourd'hui.
 
La thériaque, qui passait pour une panacée, devait la majeure partie de son action à l'extrait d'opium
qu'elle renfermait (environ 25 mg pour 4 grammes). Elle ne fut supprimée du Codex qu'en 1884.
 
Thériaque formule publiée en 1886:
Extraite du Dictionnaire encyclopédique des Sciences Médicales
 
Racine d’acore.….….….….…30
Racine de gingembre.….……60
Racine d’iris.….….….….….…60
Racine de quintefeuille.….…..30
Racine de rapontic.….….……30
Racine de valériane.….….…..60
Racine de nard celt.….….…..20
Racine de meum.….….….…..20
Racine de gentiane.….….…..20
Racine d’aristoloche clém.…..10
Racine de Cabaret.….….……10
Bois d’aloès.….….….….….…10
Schœnanthe.….….….….……30
Ecorce de canelle.….….……100
Ecorce de citron.….….….…..30
Scille sèche.….….….….….….60
Som­mité de scordium.….…..60
Som­mité de marrube.….……30
Som­mité de calament.….…..30
Som­mité de chamœdrdrys…20
Som­mité de chamœpitys.……20
Som­mité de pouliot.….….…..30
Dic­tame de Crète.….….….….30
Lau­rier, feuilles.….….….….…30
Cen­tau­rée p.….….….….….…10
Hypericum.….….….….….……20
Stœchas, arab.….….….….….30
Roses rouges.….….….….…..60
Safran.….….….….….….….…40
Sémin. d’ammi.….….….….….20
Sémin. d’anis.….….….….……20
Sémin. de fenouil.….….….…..20
Sémin. de Dau­cus de Crète.…10
Sémin. de séséli.….….….……20
Sémin. de persil.….….….……30
Car­da­mone minor.….….….….80
Poivre noir.….….….….….……60
Poivre long.….….….….….….120
Sem. d’ers.….….….….….….200
Sem. de navet sauvage.….….60
Agaric blanc.….….….…..60
Vipères sèches.….….…..60
Castoréum.….….….….…10
Opium de Smyrne.….…120
Suc de réglisse.….….…..60
Suc de cachou.….….……40
Gomme arabique.….……20
Mie de pain desséchée.…60
Galbanum.….….….….….10
Myrrhe.….….….….….…..40
Oliban.….….….….….……30
Ben­join en larmes.….…..20
Opopanax.….….….….….10
Sagapénum.….….….……20
Asphalte.….….….….……10
Terre sigillée.….….….…..20
Sulfate de fer desséché…20
Térébentine de Chio.……50
Miel blanc.….….….……3500
Vin de Magag.….….……250
 
Préparation de la thériaque:  
Faites avec toutes ces matières (la térébenthine, le miel et le vin exceptés) une poudre fine
composée : c’est la poudre thériacale.
 
Liquéfiez la térébenthine à une douce chaleur, ajoutez-y assez de poudre pour la diviser.
 
Délayez ce premier mélange avec le miel fondu et chaud.
 
Ajoutez peu à peu le reste de la poudre et Q.S.P de vin d’Espagne pour avoir une pâte molle.
Remarques :
 
1: la thériaque était une pâte molle et fermentée: à base de miel, mie de pain et de vin;
il serait bien difficile aujourd'hui de mettre sur le marché un tel produit, comme on pouvait le faire
dans le passé (sans conservateurs) et donc sans aucune stabilité bactériologique.
 
2: pour des raisons de santé publique, il est impossible de mettre sur le marché certains ingrédients:
opium, serpents, bitume, scille, térébenthine, etc..., et d'autres plantes ne se trouvent plus ou
n’existent plus!
 
LA FORMULE ACTUELLE DE LA THERIAQUE
 
Il n’existe plus de formule dire "officielle" car la formulation originale a été modifiée à travers les
âges:
Il y avait au départ plus de 50 constituants, dont le miel, mais aussi bien d'autres produits ayant
disparus aujourd'hui de la formule (voir la formule ci-dessus):
bitume de judée, terre sigilée, mie de pain, opium de Smyrne, ainsi que des extraits de cervelle, de
serpents et bien d'autres ingrédients que l'on ne peut plus utiliser aujourd'hui, ou qui n' existent
plus!
 
La thériaque communément admise est celle que vous trouverez sur mon site :  
https://elixir-suedois.fr/
Elle correspond à la thériaque de la petite liqueur du suédois, avec les ingrédients utilisables
aujourd’hui, et avec laquelle MARIA TREBEN avait obtenu ses résultats.
 
LE DR SAMST
Le docteur Jonathan SAMST un médecin naturaliste suédois, qui rédigea et fixa définitivement la
composition de l’élixir du suédois, au XVIIIe.
 
Il composa une formule en réutilisant un ancien médicament principalement composé d'herbes, la
thériaque vénitienne, à laquelle il ajouta dix autres herbes médicinales. Cette formule prit le nom
populaire d'élixir du Suédois.  
L’histoire raconte que le Dr. SAMST serait mort a 104 ans….d’une chute de cheval !
Voilà une des raisons pour lesquelles l’élixir du suédois a pris le nom d’élixir de longue vie !
 
Comme la thériaque vénitienne, cet élixir est une panacée : il sert à soulager de nombreux maux. Il
s'utilise aussi bien en application externe que par ingestion.  
 
Mais, fin XIXe, la chimie moderne supplantant pour un temps l’usage des herbes médicinales, l’élixir
fut oublié.
 
MARIA TREBEN …ou l’élixir du suédois retrouvé !
 
Lors de la Seconde Guerre mondiale, Maria Treben fait partie de ces exilés originaires de la région
des Sudètes, envahie par Hitler en 1938, et se voit obligée de passer plusieurs mois dans un camp de
réfugiés en Bavière où elle contracte presque simultanément le typhus, la jaunisse et une occlusion
intestinale. Après 6 mois d’hôpital, son mari l’emmène en Autriche, où ils s’établissent à
Grieskirchen, près de Linz, en 1951.
Maria Treben raconte qu’après la guerre, alors qu’elle souffrait du typhus, une femme qu’elle ne
connaissait pas lui apporta une fiole remplie d’un liquide odorant avec la copie d’un manuscrit
antique où en 46 points il était montré comment ces herbes guérissaient de nombreuses affections.
Les fameuses « herbes du Suédois » et le manuscrit antique provenait de la succession d’un médecin
suédois du XVIIème siècle qui mourut accidentellement d’une chute de cheval à l’âge de 104 ans.
L’histoire de cet élixir se confond avec celui plus ancien de l’Elixir de Longue Vie. Là, chose étrange, il
faut remonter à l’Antiquité, par exemple Babylone ou l’Egypte où l’on sait que des récits circulaient à
propos d’un remède mystérieux qui était censé apporter aux rois et aux prêtres une véritable vie
éternelle.
 
Mais quel est cet élixir si efficace ?
 
Au début, Maria Treben ne croyait pas aux vertus salvatrices de ce qu’on lui avait offert, d’autant
plus que tous les traitements médicaux qu’elle avait suivi avaient échoué. Pourtant, alors qu’elle
subissait les assauts d’une crise particulièrement violente de typhus doublée d’une forme d’occlusion
intestinale, elle se dit « pourquoi ne pas essayer de faire un cataplasme avec de l’ouate humectée de
cet élixir » c’est ce qu’elle fit. Elle garda cela toute la journée et en quelques heures la douleur
disparut laissant place à une douceur et un bien être qu’elle ne connaissait plus depuis bien
longtemps.
 
En fin de compte, elle réussit à guérir totalement cette maladie invalidante et devint « l’apôtre de
l’élixir de vie qu’elle baptisa Elixir du suédois en hommage à celui à qui elle devait d’être sauvée. »
Tout est dans l’amertume des plantes
 
Comme tous les élixirs de « longue vie », c’est aux plantes amères qu’il doit ses vertus. Est-ce un
signe ? Le goût amer a presque définitivement disparu de nos assiettes et notre corps est ainsi privé
d’un des quatre éléments fondamentaux indispensable à la vie. Notre civilisation pêche par trop de
goût sucrés, salés et un peu acides mais n’affectionne pas l’amertume.
 
Autrefois, les gens connaissaient bien les vertus des plantes amères et s’en servaient pour se soigner.
De nos jours, seule la chicorée, l’artichaut et le pissenlit trouvent grâce à nos yeux.
 
L’élixir du Suédois, en stimulant toutes les fonctions hépatobiliaires, prévient et régule la plupart des
troubles digestifs ou métaboliques
 
Les actions de l’élixir du Suédois
 
1) Il désintoxique le corps pour mieux le tonifier
2) Il a une action dépurative
3) C’est un anti-infectieux
4) Il possède une action anti-inflammatoire
5) Il est souverain pour le foie et la digestion
6) C’est un vrai tonique, intellectuel, fatigue générale et même sexuelle
7) C’est un élixir dit « adaptogène », qui facilite l’adaptation de l’organisme aux agressions
extérieures.
 
L’élixir est prodigue en racines amères ; en aloès, myrrhe et safran. Ainsi, on retrouve divers
ingrédients un peu similaires dans de nombreuses recettes d’élixirs de longue vie dans toute l’Europe
jusqu’au XVII siècle. Mais, comme aimait à le rappeler MARIA TREBEN, c’est le docteur SAMST qui
rédigea et fixa définitivement la composition de l’élixir de longue vie.
 
« Mme Treben nous a fait connaitre de magnifiques coins d’Autriche, là où se trouvent les plantes les
plus belles et les plus rares. Lorsque nous partions avec elle en randonnée, pour récolter de l’arnica
ou du lycopode, c’était toujours une extraordinaire expérience. Nous n’apprécions pas seulement la
beauté de la nature, mais aussi les longues histoires de Mme Treben. Elle nous parlait de sa jeunesse
et racontait comment elle avait pu vivre pendant la guerre grâce aux plantes, aux baies et aux
champignons, comment elle avait appris à connaître les plantes médicinales et approfondir toujours
son expérience en ce domaine. Ce qui nous a rapprochés pendant toutes ces années, ce sont un
amour profond de la nature et notre respect devant ce qu’elle nous donnait. Il suffisait de nous servir
pour pallier nos manques et nos insuffisances et être en bonne santé et bonne humeur. »
 
MARIA TREBEN est décédée en 1991, elle avait 84 ans
 
LA SANTE A LA PHARMACIE DU BON DIEU
 
MARIA TREBEN écrivit un livre fort réputé : la santé a la pharmacie du bon Dieu :  
Dans l’index (pages 108 à 112), se trouvent l’ensemble des maladies traitées par les « simples » :
Les simples étant les plantes médicinales.
 
LES USAGES DE L’ELIXIR DU SUEDOIS
 
L’élixir du Suédois en usage interne
 
L’élixir nouvelle formule a un effet stimulant sur l’intestin et régénérant pour le foie. En l’absence
d’anthraquinone, cet effet repose sur la manne seulement et sa combinaison avec les autres plantes
amères.
La pratique montre que la prise régulière sous forme de cure de l’Elixir du Suédois permet de réduire
considérablement aussi bien les douleurs liées aux rhumatismes que la fatigue, la nervosité, la
morosité et la déprime.
 
En cas de douleurs rhumatismales, d’allergies ou tout simplement pour une désintoxication générale,
nous conseillons de faire deux cures de huit à dix semaines par an.
 
La dose recommandée est :
 
-une cuillère à café (5ml) matin et soir avant les repas. Un repas copieux et riche invite à prendre 2
cuillères à café après le repas.
 
Il semble bien que l’interaction des plantes « du Suédois » agisse sur l’estomac, la vésicule biliaire, le
pancréas, l’intestin grêle, le gros intestin mais surtout et avant tout sur le foie.
Ce dernier organe est tellement important qu’il participe à un équilibre général de l’ensemble du
corps.
 
Tout à la fois station d’épuration, de transformation des aliments ainsi que de leur stockage, le foie a
une fonction de cerveau viscéral. L’élixir du Suédois par ses vertus amères préside à sa bonne
fonction.
 
L’élixir du Suédois en usage externe
 
Cet élixir donne souvent des résultats étonnants en usage externe.
L’élixir du Suédois traite efficacement toutes les petites inflammations. Il faut simplement pour cela
faire des applications ou compresses.
Ainsi, pour une piqûre d’insecte, il suffit de tamponner l’endroit avec un coton imbibé d’élixir. Cela se
fera de même pour un bouton de fièvre ou des boutons liés à l’acné. Les érruptions liées aux
maladies infantiles cèdent facilement aux applications répétées…
Il se trouve qu’en cas de piqûre de guêpe, les résultats sont exceptionnellement rapides.
 
Utilisé en gargarisme, le « Suédois » est plus que souverain. Il fera des merveilles pour les
inflammations de la gorge et lors d’enrouements. La dose optimale est de trois cuillères à dessert
pour un verre d’eau. Cependant, rien ne nous empêche de gargariser avec de l’élixir pur. C’est un peu
fort mais, si vous pouvez le supporter, c’est encore mieux.
 
Les compresses d’élixir sur les yeux sont formidables en cas de surmenage de la vue. Alors, suivez
cette indication :
 
-Allongez-vous à plat sur le dos dès que possible et posez sur vos yeux fermés deux morceaux de
coton imbibés d’élixir du Suédois pur. Pressez-les légèrement sur les yeux et laissez agir 10 minutes.
Au bout seulement de 5 minutes, vous ressentirez l’effet vivifiant de ces compresses pour vos yeux.
 
– Imbiber un coton et le mettre dans le conduit de l’oreille donne de bons résultats en cas d’otite et
même de troubles de l’audition.
 
– Les maux de tête cèdent volontiers après l’application d’un quart d’heure sur le front ou sur la
nuque si la douleur se localise plus en arrière de la tête.
 
– En cas de maux de ventre, le premier geste salvateur est toujours une compresse d’Elixir du
Suédois. En général, les choses rentrent dans l’ordre assez rapidement.
 
– Les compresses du « Suédois » par leurs effets anti-inflammatoires donnent de bons résultats dans
les douleurs rhumatismales.
 
En fait, les compresses d’élixir peuvent se faire sur n’importe quelle partie du corps. Elles
apporteront toujours le même soulagement.
Comment bien faire une compresse d’élixir du Suédois.
 
L’élixir doit s’appliquer pur. Cependant, comme il est très pourvu en alcool, à la longue il y a un risque
de dessèchement de la peau. Celle-ci devra donc être impérativement protégée.
 
On enduit, dans un premier temps, de pommade ou de baume au souci la partie de peau sur laquelle
sera faite l’application. La compresse posée plusieurs heures, la peau ne sera pas attaquée grâce à
cette protection.
Prenez un morceau de coton de la dimension de la partie du corps à traiter et imbibez-le d’élixir. On
applique directement sur la peau badigeonnée de pommade au souci et on la recouvre d’un film
plastique un peu plus grand. Enfin, ou recouvre le tout d’un linge chaud et on le fixe avec une bande
Velpeau.
 
Les effets de la compresse d’élixir
 
La compresse d’élixir a un effet rafraîchissant, bactériostatique, astringent, désinfectant, calmant de
la douleur et pour ne pas dire tout simplement apaisant.
En résumé :
 
Effets antalgiques, désinfectants, révulsifs, anti-inflammatoires, antiallergiques décongestionnants,
décontracturants, sédatifs….
La compresse doit se maintenir une bonne heure. Dans de nombreux cas, ne pas hésiter à la garder
toute une nuit. Pendant le sommeil, elle est moins gênante.
Certaines personnes ont constaté un grand soulagement en faisant alterner compresses du Suédois
et cataplasmes d’argile
 
LE VIEUX MANUSCRIT
 
MARIA TREBEN avait commencée à rédiger le vieux manuscrit, comme des mémoires dans lesquelles
elle raconterait les résultats obtenus avec l’élixir du suédois :
 
Extraits de cet ancien manuscrit:
 
1) Qui en hume, s’en humecte les vertèbres cervicales, se pose un linge humide sur la tête, verra ses
douleurs et ses vertiges disparaître et sa mémoire et son cerveau se fortifier.
2) Elles aident contre la vue trouble, suppriment rougeurs et douleurs de toutes sortes même
lorsque les yeux sont enflammés et la vue trouble. Elles font également disparaître les tâches et la
cataracte lorsque l’on humecte à temps les coins des yeux ou que l’on pose un linge humecté sur les
yeux fermés.
3) Qui en humecte fréquemment et avec conscience les pustules et les exanthèmes ainsi que les
croûtes dans le nez ou sur le corps sera bientôt guéri.
4) Qui souffre de maux de dents versera dans un peu d’eau une cuillerée remplie de ces gouttes, en
fera un rinçage de bouche en conservant ce liquide dans la bouche pendant un certain temps, ou en
humectera la dent douloureuse avec un chiffon. La douleur disparaîtra et l’infection sera peu à peu
guérie.
5) Humecter les aphtes sur la langue ou les autres troubles avec les gouttes, ce qui a pour effet une
guérison rapide.
6) Qui souffre d’une gorge enflammée ou irritée, ne pouvant que difficilement avaler les aliments
et les boissons, prendra le matin, le midi et le soir des gouttes, les avalant lentement, et
l’inflammation disparaîtra et l’irritation guérira.
7) Qui souffre de crampes d’estomac en prendra une cuillerée à soupe pleine en cas de crise. Qui
souffre de coliques en absorbera lentement trois cuillerées à soupe l’une après l’autre, et il sentira
bientôt un soulagement.
9) Elles apaisent les ballonnements et rafraîchissent le foie, font disparaître tous les maux
d’estomac et des intestins et aident à combattre la constipation.
10) Elles sont également un excellent remède pour l’estomac qui digère mal et ne garde pas les
aliments.
 
11) Elles aident également contre les douleurs de la vésicule biliaire. Si on en prend tous les jours
une cuillerée à soupe le matin et le soir, et si l’on fait des compresses imbibées de ces gouttes
pendant la nuit, toutes les douleurs disparaîtront bientôt.
12) En cas d’hydropisie, on prendra tous les jours pendant six semaines, le matin et le soir, une
cuillerée à soupe dans du vin blanc.
13) En cas de maux d’oreille et de bourdonnements d’oreille, on humectera un morceau d’ouate et
on le place dans l’oreille. Cela est d’une grande aide et l’ouïe perdue sera retrouvée.
14) Lorsqu’une femme est en travail, on lui donnera trois jours de suite une cuillerée à soupe dans
du vin rouge, elle fera une promenade une demi-heure après avoir bu ces gouttes, puis elle pourra
prendre son petit déjeuner, mais sans boire de lait. Les gouttes ne devraient pas être prises en
association avec du lait.
15) Dans les 14 derniers jours de la grossesse, la femme enceinte en prendra le matin et le soir une
cuillerée à soupe, et son accouchement en sera facilité. Pour une expulsion plus facile du placenta,
on donnera à la femme en couches toutes les deux heures une cuillerée à café jusqu’à ce que le
placenta soit expulsé sans contraction.
 
16) Si, après l’accouchement, des inflammations se produisent à la montée de lait, des compresses
avec des linges humectés de gouttes en auront rapidement raison.
17) Elles accélèrent la guérison chez les enfants souffrant de petite vérole. On donnera aux enfants
des gouttes, selon leur âge, diluées dans de l’eau. Lorsque les pustules commencent à sécher, il
faudra les humecter fréquemment avec les gouttes, et aucune trace de cicatrice ne restera visible.
18) Elles aideront les enfants et les adultes qui souffrent de vers, oui, même les vers solitaires
pourront être expulsés, mais il faut veiller à doser les gouttes en fonction de l’âge de l’enfant.
Nouer un linge humecté de gouttes sur le nombril et l’humecter en permanence si nécessaire.
19) Qui souffre de jaunisse se verra soulagé de tous ses troubles très rapidement s’il prend trois fois
par jour une cuillerée à soupe de ces gouttes et se fait des compresses sur la région enflée du foie.
20) Elles ont raison de toutes les hémorroïdes, guérissent les reins, expulsent du corps les humeurs
de l’hypochondre, rendant toute autre cure inutile, font disparaître la mélancolie et les dépressions
et excitent l’appétit et la digestion.
21) Elles ont également raison des hémorroïdes lorsqu’on les humecte fréquemment au début ; si
on boit les gouttes, surtout avant d’aller se coucher, les hémorroïdes seront ramollies par
l’intérieur. A l’extérieur, on posera un petit morceau d’ouate humecté de gouttes. Cela aura pour
effet de faire couler le sang superflu et de soulager la sensation de brûlure.
22) Si quelqu’un est évanoui, il faut lui ouvrir la bouche si nécessaire, y introduire une cuillerée à
soupe de gouttes et le malade reviendra à lui.
23) Lorsqu’on le boit, ce remède est également efficace contre les douleurs dues à des crampes, qui
disparaîtront avec le temps.
24) En cas de maladie des poumons, en prendre tous les jours le matin à jeun et continuer la cure
pendant six semaines.
25) Si une femme n’a pas ses règles ou si ces dernières sont trop abondantes, elle prend ces gouttes
pendant trois jours et recommencera cette cure vingt fois. Cela réduira ce qui est en trop et
compensera ce qui manque.
26) Ce remède est également efficace contre les pertes blanches.
27) Qui souffre d’épilepsie doit en boire sans tarder. Le malade doit ensuite prendre seulement ce
remède, car il fortifie aussi bien les nerfs malades que le corps et qu’il empêche toutes les maladies.
28) Elles guérissent les paralysies et font disparaître vertiges et nausées.
29) Elles guérissent également la rougeole.
30) Si quelqu’un a de la fièvre et qu’il a froid ou chaud, qu’il est en état de grande faiblesse, on lui
administrera une cuillerée à soupe et le malade, à moins que d’autres médicaments n’affaiblissent
son corps, reviendra à lui en peu de temps, le pouls recommencera à battre et aussi haute que soit
la fièvre, le malade ira bientôt mieux.
31) Les gouttes guérissent également les verrues anciennes, les mains crevassées. Si une plaie est
ancienne et purulente et si des excroissances de chair y ont poussé, bien laver le tout avec du vin
blanc, puis y poser un chiffon humecté des gouttes. Les tumeurs et les douleurs, ainsi que les
excroissances disparaîtront et la plaie commencera à se cicatriser.
32) Elles guérissent sans danger toutes les plaies, qu’elles soient dues à des coups ou des piqûres,
lorsqu’on les humecte souvent de ces gouttes. On prend un linge, le plonge dans les gouttes, en
recouvre les plaies. En peu de temps, la douleur disparaîtra, sans que des inflammations ou des
infections ne surviennent, et les gouttes guériront également d’anciennes plaies dues à des
blessures par coup de feu. En cas de trous, on met les gouttes dans la plaie qui n’a pas absolument
besoin d’être nettoyée auparavant. En posant à répétition un linge humecté de gouttes sur la plaie,
la guérison se produit en peu de temps.
33) Elles font disparaître toutes les cicatrises, même si elles sont très anciennes, ainsi que les
coupures, lorsqu’on les humecte jusqu’à 40 fois. Toutes les plaies guéries grâce à ces gouttes ne
laissent aucune cicatrice.
34) Elles guérissent également totalement toutes les fistules, même si elles semblent incurables,
l’ancienneté de la lésion n’a aucune importance.
35) Elles guérissent toutes les brûlures, qu’elles proviennent du feu, de l’eau brûlante ou de la
graisse, lorsqu’on humecte régulièrement les blessures avec des gouttes. Il ne se produit pas non
plus de cloques, la chaleur est retirée, même des cloques purulentes guériront à la base.
36) Elles sont utiles contre les bosses et les taches dues à des chocs ou à des coups.
37) Qui ne mange pas avec appétit aura de nouveau faim.
38) Qui souffre d’une grande anémie retrouvera vite ses couleurs s’il prend les gouttes le matin,
pendant un certain temps. Elles purifient le sang et activent sa formation et sa circulation.
39) On fait disparaître les douleurs rhumatismales dans les membres lorsqu’on boit le matin et le
soir et qu’on pose des linges humectés de gouttes sur les parties douloureuses.
40) Elles guérissent les mains et les pieds gelés, même accompagnés de plaies ouvertes. Faire des
compresses avec des linges humectés de gouttes aussi souvent que possible, et surtout la nuit.
41) Poser des compresses humectées des gouttes sur les cors et veiller à ce que les parties
douloureuses soient toujours humides. Au bout de trois jours, ils tombent d’eux-mêmes, ou il est
possible de les peler sans difficulté.
42) Elles guérissent également les morsures de chiens et d’autres animaux enragés lorsque l’on boit
les gouttes, car elles guérissent et éliminent tous poisons. Recouvrir les plaies avec un linge
humecté de gouttes.
43) En cas de peste et d’autres maladies contagieuses, il est bon d’en boire plusieurs fois par jour,
car elles guérissent des bubons et les tumeurs due à la peste même lorsqu’elles se trouvent dans la
gorge.
44) Qui dort mal la nuit prend de ces gouttes avant de se coucher. En cas d’insomnie nerveuse,
poser sur la région du cœur un linge humecté de gouttes diluées.
45) Pour faire cesser l’ivresse d’un homme ivre, deux cuillerées à soupe de ces gouttes le remettront
d’attaque sur le champ.
46) Qui prend tous les jours de ces gouttes, le matin et le soir, n’a pas besoin d’un autre
médicament, car ceux-ci fortifient le corps, rafraîchissent les nerfs et le sang, empêchent les mains
et les pieds de trembler. En bref, elles éliminent toutes les maladies. Le corps reste droit, le visage
jeune et beau.
 
 
 
FABRICATION DE L’ELIXIR DU SUEDOIS
 
Un pharmacien Français fabrique encore aujourd’hui un élixir du suédois dans l’esprit de MARIA
TREBEN :
- Fabrication artisanale en bonbonnes de verre, sans conservateurs, colorants, additifs
- Très longues macérations de l’élixir du suédois au soleil et à la lune, comme le faisait MARIA
TREBEN, qui disait de cette « liqueur » :
« PLUS ELLE EST VIEILLE, PLUS ELLE EST EFFICACE »
 
Rédigé par :
OLIVIER ALMERAS
PHARMACIEN HERBORISTE NATUROPATHE